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Face se transmet
07/2021

Le groupe familial francilien aux 250 M€ de revenus, spécialisé dans l'enveloppe des bâtiments non-résidentiels organise son MBO avec Hivest Capital Partners.

Dans le giron de la famille Torres depuis sa création en 1979, le groupe Face (Façade Acier Couverture Etanchéité) se prépare à entrer dans une nouvelle ère. Ce spécialiste francilien de l'enveloppe du bâtiment pour le non-résidentiel signe en effet sa transmission managériale et capitalistique en s'apprêtant à accueillir comme majoritaire Hivest Capital Partners. Ce dernier interviendrait dans le haut de la fourchette de son FPCI Hivest I, située pour mémoire entre 5 et 25 M€. Menée sous forme de dual track par Adviso Partners, le process a été initié alors que le dirigeant Frédéric Torres, ne disposant pas d'héritier pour reprendre l'entreprise, souhaitait en amorcer la transmission et réaliser une partie de son patrimoine professionnel. Face était jusqu'à présent détenu « en grande majorité » par sa famille fondatrice, mais admettait également une partie des managers pour actionnaires minoritaires. « Le groupe s'est construit de manière entrepreneuriale, certains managers ayant développé des filiales et pris une participation minoritaire dans celles-ci », retrace Barthélemy Grave, director chez Hivest Capital. Cette opération permet de faire remonter au niveau de la holding l'intégralité de ces minoritaires, lesquels réinvestissent. Olivier Klein prendra par ailleurs le rôle de directeur général, bien qu'il était déjà aux manettes de l'entreprise sous forme d'un triumvirat avec Jean-Claude Joly et Frédéric Torres. Ce dernier reste actionnaire, mais lâchera progressivement les rênes opérationnelles. Le montage de cette opération primaire, qui a séduit quatre candidats au second tour, repose sur une dette senior faisant l'objet d'une prise ferme de Société Générale.

Un secteur cyclique mais...
Depuis plus de 20 ans, le groupe connaît une croissance quasi-constante sur ses principaux métiers de conception et installation d'éléments de couverture, bardage et étanchéité sur support en acier pour les projets de construction non-résidentielle. Une dynamique qui a d'ailleurs été accélérée par le développement de nouvelles activités par Face, notamment dans les façades en aluminium, les charpentes en acier ou la maintenance et les services. Disposant d'une couverture géographique nationale à travers ses 24 filiales jouissant d'une grande autonomie, le groupe affiche un chiffre d'affaires de plus de 250 M€ et près de 650 collaborateurs. Pour autant, le caractère cyclique du marché sur lequel il évolue peine à susciter un intérêt démesuré. Un avis que ne partage pas le spécialiste des situations complexes, Hivest Capital Partners. « Nous estimons que les cycles de ce segment de marché ont une moindre amplitude que ceux de la construction résidentielle, permettant d'avoir une grande stabilité en termes de profitabilité. Le secteur affiche par ailleurs des perspectives de croissance forte à long terme, dans la lignée de ce qu'il a connaît depuis plusieurs années, ce qui limite l'impact des cycles de la construction », souligne quant à lui Barthélemy Grave.

...des perspectives de long terme favorables
La société est en effet exposée à deux tendances de fond pérennes : la transformation des supply chains portée par le e-commerce avec la multiplication de petits bâtiments logistiques à proximité des villes pour faciliter la livraison du dernier kilomètre, mais aussi une réglementation environnementale et de sûreté favorable (obligation d'isolation dans les entrepôts, murs coupe-feu, systèmes d'évacuation de fumée...), induisant davantage de travail pour Face pour un nombre équivalent de m2 construits. Sur ce marché de plusieurs Md€ en France, Face évolue aux côtés deux concurrents nationaux : Soprema Entreprises et SMAC, mais aussi quelques acteurs régionaux et locaux, que le groupe entend bien consolider. Il pourrait, en ce sens, se renforcer dans le Nord de la France, qui offre une porte d'entrée privilégiée avec les ports belges et néerlandais au dynamisme porté par de nombreux bâtiments logistiques. Un second axe de développement pourrait, en outre, consister à amorcer une diversification plus marquée vers le béton

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