Face aux difficultés liées à la crise sanitaire et économique et aux perspectives d'avenir bouchées,
les Pays de la Loire font mieux que se défendre, selon une récente enquête.
Trois questions à Bertrand Thimonier, PDG du groupe Adviso Partners :
Quelles grandes tendances reflète
votre baromètre Odoxa-Adviso
Partners ?
Réalisée auprès de 3 000 Français,
notre enquête du 23 septembre relève
la montée générale des inquiétudes.
Le«monde d'après » est un monde
de peurs. 69%desFrançais jugent
la situation économique mauvaise et
quatre salariés sur dix craignent de
perdre leur emploi à cause du coronavirus,
soit une hausse de seize points
depuis avril. Pour autant, les Pays de
la Loire manifestent une combativité
remarquable. Pour 33 % des Ligériens,
la situation économique du
pays reste actuellement bonne. Mieux
encore, 73% d'entre eux pensent que
la situation économique des Pays de
la Loire est encore bonne.
Les Ligériens sont donc rassurés
pour ce qui concerne leur situation
personnelle ?
Il ne faut pas se voiler la face.
L'ensemble des régions redoute de
connaître une crise économique particulièrement
grave à cause du coronavirus.
Cette crainte est particulièrement
forte dans les Hauts de France
(88 %), l'Île-de-France (87 %) et le
Grand Est (83 %), et un petit peu
moins sensible en Pays de la Loire
(79 %). Les gens de l'Ouest ont avant
tout confiance en eux et en leurs ressources
personnelles, me semble-t'il
: 71 % pensent que la situation personnelle
de leur foyer est bonne et
49 % seulement, donc moins de la
moitié, estiment qu'il leur serait difficile
de trouver un emploi attractif dans
leur région. Les gens de l'Ouest semblent
plus confiants dans le projet collectif
de leur région. Ils ne sont que
38% à craindre de perdre leur emploi
(contre 55%en Bourgogne Franche-
Comté par exemple). Surtout, 73 %
restent convaincus que les Pays de la
Loire sont une région favorable à la
création d'entreprises.
Comment expliquez-vous
cet optimisme ?
Les dirigeants en quête de rachat
d'entreprises et les cadres supérieurs
en mutation demandent systématiquement
le Grand Ouest - Nantes,
Rennes, Bordeaux - car ils savent
que, dans ces métropoles régionales,
ils trouveront non seulement les
infrastructures, mais aussi les bonnes
écoles, les activités culturelles. Le
digital fait le trait d'union entre ces
bonnes volontés. C'est la rencontre
entre un territoire qui s'est bien adapté
et des compétences qui se sont
bien importées. Nous vivons certes
des moments difficiles de concentration,
mais c'est aussi le temps pour
les leaders régionaux d'émerger.