Un an et demi après le MBI de Naxicap, le fabricant breton d'acide hyaluronique aux 50 M€ de
revenus fait l'objet d'un deuxième LBO majoritaire orchestré par Bridgepoint qui le valoriserait plus
de 250 M€.
Le culte du secret semble être la marque de fabrique de HTL. La PME bretonne veille jalousement
sur les secrets de fabrication de son acide hyaluronique, qui entre dans la composition de soins
liftants pour l'effacement des rides, mais aussi en ophtalmologie pour le traitement de la cataracte,
ainsi qu'en rhumatologie et dermatologie. Elle cultive le même mystère sur ses chiffres avec la
non-divulgation de la moindre donnée financière, même après sa sortie d'un actionnariat
purement familial il y a 18 mois. Le MBI orchestré par Naxic:ap en 2017 est ainsi passé quasiin aperçu
jusqu'à l'arrivée de Bridgepoint, qui en prend le contrôle aujourd'hui, braquant les
projecteurs sur une cible qui change de dimension puisqu'elle passe dans le segment des mid-cap
avec une valorisation minimum de 250 M€, bas de fourchette de la stratégie d'investissement des fonds de l'investisseur paneuropéen (lire ci-dessous).
L:équipe de Bridgepoint, menée par Vincent-Gaël Baudet, a déposé une préemptive et négocié de gré à gré avec Naxicap pour prendre
le contrôle de cette pépite aux 50 M€ de chiffre d'affaires, d'après nos informations, mais qui aurait connu une croissance fulgurante ces derniers mois.
Manager providentiel
Il faut croire que le MBI a eu un effet de boost exceptionnel sur cette entreprise familiale créée dans les années 70 par Michèle Ranson
qui l'a cédée à sa fille Sylvie en 2014, laquelle a donc préféré passer la main à un actionnariat financier et un manager extérieur. Yvon
Bastard, ancien CEO du spécialiste de la chimie fine Axyntis, après avoir passé 18 ans chez 3M Pharmaceuticals, a donc été le manager
providentiel pour Naxic:ap en lui permettant de réaliser une performance de sortie exceptionnelle, bien que confidentielle. L:équipe
menée par Eric: Aveillan, revient dans la course en minoritaire significatif, et le montage de dette est reconduit avec les trois fonds de
dette privée qui ont financé le premier LBO : ldinvest, Barings et Bluebay.
Internationalisation
Basée à Fougères (lie-et-Vilaine), la PME compte aujourd'hui plus de 110 collaborateurs mais devrait rapidement étoffer ses effectifs. Pour développer son
expertise, HTL s'appuie sur son service R&D, dédié à la mise en oeuvre de nouveaux produits dérivés de l'AH au sein de quatre laboratoires spécialisés. Par
ailleurs, HTL souhaite accélérer son développement international. À ce jour, 90 % de la production est vendue en Europe dont 25 % dans l'Hexagone.
Elle devrait pour ce faire s'appuyer sur le savoir-faire de Bridgepoint dans les build-up et son track-record dans le secteur de la santé, dans lequel il compte
quelques belles success staries dont Actéon, Médipôle Partenaires, Groupe C2S mais aussi BALT, société de medtech (neuroradiologie interventionnelle),
actuellement en portefeuille.